Le Dr Faouzi Bekkaoui, été nommé directeur de l’INRA en janvier dernier. Dès sa prise de fonction, il a tracé une feuille de route pour vulgariser la recherche autour des questions de l’agriculture et de l’agronomie de manière générale.  Dans sa stratégie également, se rapprocher davantage du monde agricole et renforcer les partenariats avec le privé.

- L’Economiste: Le Maroc veut développer une agriculture compétitive, durable et résiliente. En a-t-il les moyens?
- Dr Faouzi Bekkaoui: Oui, l’INRA en a les moyens. Il faut juste s’organiser au mieux et se focaliser sur certains domaines à caractère prioritaire. Je cite, à titre d’exemple, le travail mené par les chercheurs de l’Institut en matière d’agriculture durable. Ils ont développé des techniques très importantes, notamment au niveau du semis direct. Il faut savoir que le semis conventionnel provoque une sérieuse érosion des sols et entraîne d’importantes pertes d’eau. Les recherches menées par l’INRA ont montré que le recours au semis direct et sa généralisation peuvent aider les agriculteurs à réaliser des économies tout en assurant une durabilité des sols. Ce n’est, certes, qu’un exemple parmi tant d’autres, mais qui reste édifiant quant au travail, ou devrait-on dire travaux, menés par cette institution.
Il y a aussi l’agriculture de précision. Il s’agit de l’utilisation d’outils modernes qui vont permettre d’apporter à la plante au sol ce qu’il lui faut comme eau et comme fertilisants. Par exemple, en arboriculture, des détecteurs peuvent être placés dans les arbres et détermineront les besoins en eau pour chaque arbre. Ne donner donc à l’arbre que la quantité d’eau dont il a besoin. Ainsi, nous réalisons d’importantes économies d’eau.
Nous pouvons aussi analyser le sol. Certes, c’est une technique qui existe déjà, mais nous cherchons à développer d’autres types de détecteurs portatifs et rapides, qui fourniront les données nécessaires pour déterminer les quantités de phosphates ou d’azote à apporter aux sols pour éviter une utilisation excessive et néfaste des fertilisants.

Par Jamal Eddine HERRADI

Source: L'economiste.com (Edition Electronique du 22/08/2019)