Le directeur de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), Faouzi Bekkaoui, a indiqué que l’augmentation de la population mondiale, les changements climatiques, les pertes durant et après récoltes, la dégradation du sol sont tous des facteurs qui affectent la sécurité alimentaire, précisant qu’actuellement, environ 690 millions (ou 8,9%) de personnes souffrent de malnutrition dans le monde.

Évoquant le cas du Maroc, M. Bekkaoui a relevé à la MAP que le Royaume se classe 59ème parmi 113 pays analysés selon l’indice de sécurité alimentaire élaboré par « l’Economist Intelligent Unit ». Les critères utilisés dans le classement incluent la part du budget des ménages consacrés à l’alimentation, l’accès des agriculteurs aux financements, la volatilité des prix, les pertes dans le circuit alimentaire et la diversité nutritionnelle.

La production agricole et l’autosuffisance au Maroc

En ce qui concerne la contribution de la production agricole des principaux aliments à l’autosuffisance, l’expert de l’INRA a fait observer que la contribution des viandes ou encore des produits maraichers et des fruits s’élève à 100%. Cette contribution peut même atteindre 96% pour le lait et entre 50% et 60% pour le sucre et les céréales. La dépendance du Maroc des céréales importées fluctue en fonction de la pluviométrie car une surface significative est plantée dans les conditions bour.

Par ailleurs, la nouvelle stratégie agricole Génération Green est primordial pour la sécurité alimentaire du Maroc dans la mesure où cette nouvelle vision de développement du secteur agricole se fixe comme objectif d’améliorer les rendements des principales cultures par 50% à l’horizon de 10 années, notant que cet objectif est réalisable avec une pluviométrie moyenne, l’utilisation des nouvelles variétés génétiquement améliorées et l’application des conduites agronomiques modernes.

En effet une proportion significative des agricultures continue à utiliser des variétés anciennes avec des rendements relativement faibles a déploré M. Bekkaoui, faisant savoir que l’INRA avec ses partenaires a pour objectif de développer 50 nouvelles variétés avec des rendements supérieures tout en appliquant des pratiques durables de production.

Ainsi, l’application de nouvelles technologies de l’agriculture de précision, à savoir l’utilisation de fertilisants basée sur l’analyse du sol, permettrait un rendement supérieur sans pour autant affecter négativement l’environnement, outre la généralisation du semi-direct qui est une autre technologie qui contribuerait à un meilleur rendement en particulier dans les années de faible pluviométrie.

Source: www.agrimaroc.ma (Edition Electronique du 29/10/2020)