Un peu plus de 70 entreprises opèrent sur le marché des produits phytosanitaires destinés à l’agriculture. Filiales de multinationales et PME à capitaux marocains, elles assurent l’approvisionnement en fongicides, herbicides et en pesticides. Les majors mondiales sont directement ou indirectement représentées au Maroc.

Le marché est estimé à près de 22.000 tonnes par an. En valeur, cela représente 1,4 milliard de DH. 95% des produits sont importés prêt à l’emploi, le reste est formulé à base de pré-mix ou de concentré. Une partie des produits (autour de 45% selon la profession) sont reconditionnés en des formats adaptés aux usages de petits agriculteurs.

Une grosse partie de l’offre (jusqu’à 20% selon des estimations fiables -probablement bien au delà-) provient d’un circuit informel nourri par un florissant réseau de contrebande (alimenté depuis l’Espagne) et une économie souterraine qui se moque de normes de sécurité, d’agréments et de la procédure d’autorisation de mise sur le marché que l’Onssa applique pourtant avec beaucoup de zèle aux multinationales.

Sur le papier la réglementation pose des verrous encadrant le commerce de ces produits très sensibles pour la santé publique: «L’importation, la fabrication, la vente ou la distribution même à titre gratuit, des produits pesticides à usage agricole est soumise à un agrément», et d’une «attestation d’homologation ou, à défaut, d’une autorisation de vente» délivrée par l’Onssa. La procédure d’homologation à l’import vise à garantir l’efficacité, la sélectivité et l’innocuité du produit mis sur le marché.

«La consommation des produits phytopharmaceutiques varie, d’une année à l’autre, en fonction de la situation de la pluviométrie, de la pression des maladies et des insectes ravageurs, mais aussi des régions, des modes de conduites culturales et des spéculations», indique un ingénieur de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA).

Source: www.leconomiste.com