La production marque un bond de 40% à 140.000 tonnes

L’objectif de plantation de 3 millions de palmiers réalisé avant terme

L’effort de valorisation des dattes (conditionnement et stockage sous froid) est sur de bons rails. Mais la réinstauration de la TVA à 20% sur les dattes conditionnées ne risque-t-elle pas de l’estomper et favoriser l’import? (Ph. Jarfi)

«La filière des dattes se porte bien». Selon le ministre de l’Agriculture, Aziz Akhannouch, les objectifs du plan de développement du secteur des dattes  seront atteints dès la fin de cette année. Pour le moment, la production prévisionnelle devrait  marquer un record de 143.000 tonnes, soit un bond de 40% par rapport à 2018-2019. Mais ce n’est pas encore le volume ciblé par le contrat-programme: 160.000 tonnes en 2020.

Pour le ministre qui s’exprimait à l’occasion de l’ouverture du salon dédié à la filière, «il s’agit de l’objectif de plantation de 3 millions de palmiers». La superficie de palmeraie, qui était de l’ordre de 47.000 ha au début du Plan Maroc Vert, s’établit actuellement à 61.000 ha. En ce qui concerne la valorisation, une capacité de conditionnement et de stockage sous froid de 25.000 tonnes est d’ores et déjà installée. Pour un objectif à terme de 30.000 tonnes.

Aujourd’hui, la filière du palmier dattier contribue pour 60% dans la formation du revenu agricole des oasis. Elle fournit 3,6 millions de journées de travail pour plus de 2 millions d’habitants. Elle génère également un chiffre d’affaires annuel avoisinant 2 milliards de DH et une valeur ajoutée d’environ 1,4 milliard.

Fin 2019 la barre des 3 millions d’arbres sera franchie, soit plus que l’objectif du contrat-programme. Mais l’effet sur le volume produit est attendu dans les 4 à 5 années prochaines puisqu’il faut 7 ans pour qu’un palmier dattier entre en pleine production.

A noter que le contrat-programme de la filière ciblait la réhabilitation des palmeraies existantes sur une superficie globale de 48.000 ha et la création de nouvelles plantations modernes sur 17.000 ha. Pour atteindre une production de 160.000 tonnes de dattes en 2020 et 185.000  en 2030 contre 140.000 tonnes actuellement.

La dynamique devait être accompagnée  par une production de 300.000 plants in vitro par an, en impliquant des laboratoires privés sous supervision de l’Institut national de recherche agronomique (INRA). Reste à savoir si l’étalement de la campagne des dattes aussi bien en précocité qu’en tardivité a été pris en compte.  Dans l’objectif d’atténuer la concentration de la production sur les mois d’octobre-novembre.  Les services du ministère de l’Agriculture ne renseignent pas sur cet aspect.

Par Abdelaziz GHOUIBI

Source: leconomiste.com (Edition Electronique du 28/10/2019)