De meilleure coloration, facile à éplucher et sans pépins, les caractéristiques de la mandarine Nadorcott en font une variété convoitée. Retour sur l'histoire de cette variété visée par des demandes d'annulation de son titre de protection.

La récente décision de l'Office communautaire des variétés végétales (OCVV) a permis de conserver la protection communautaire du titre "Nadorcott", une variété marocaine de mandarines. La demande enappel visant l’annulation de ladite protection, initiée par la société espagnole Eurosemillas, a donc été rejetée. En d’autres termes, la marque est bien marocaine.

Cela dit, cette procédure a duré de nombreuses années et a été précédée par une autre demande d’annulation de la protection par la Fédération valencienne de coopératives agricoles qui date de 2005. Celle-ci avait également été rejetée tant en premier ressort qu’en appel.

Pour comprendre les enjeux autour de la protection de cette variété, il faut revenir à sa découverte, au Maroc, dans les années 80 et à son développement au fil des années. Selon un professionnel du secteur,“la variété Nadorcott a été découverte au Maroc par les Domaines agricoles et l’Institut national de la recherche agronomique (INRA). Sa protection n’a été faite que relativement tard et, entre-temps, elle a fuité vers diverses destinations, notamment en Espagne, puisqu’une branche d’arbre suffit à multiplier la variété”.

La découverte de Nadori
L’Office indique que des arbres de la variété Murcott ont été plantésdans plusieurs parcelles de l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) au Maroc, dont une dans la ville d'Afourer.
Selon le même document, c’est entre 1981 et 1982 que M. Nadori, chercheur à l’INRA, a trouvé dans la population de semis de la variété Murcott, plantée entre 1963 et 1964, l'arbre originel de la nouvelle variété cataloguée ‘INRA 21 W’. Cet arbre, apparemment un croisement entre Murcott et un pollinisateur inconnu, a attiré son attention, car son fruit avait une meilleure coloration, était facile à éplucher et avait moins de pépins, toutes caractéristiques très appréciées pour leur intérêt commercial.

Par la suite, des greffes de l'INRA 21 W furent envoyées à la Société des services agricoles au Maroc (SASMA) (entité regroupant les agriculteurs de la filière agrumes au Maroc), sous le nom d'INRA W pour réaliser des tests de performance. Entre 1983 et 1984, la SASMA a distribué des pousses INRA 21 W aux agriculteurs de différentes régions pour observer leur comportement.

Source : medias24.com (Edition Electronique du 05/02/2023)