Rabat abrite la 1ère Conférence régionale Méditerranéenne sur l’Agroécologie de l’Initiative Internationale « 4 pour 1000 ».

  • Des perspectives offertes par l’agro-écologie et la séquestration du carbone dans les sols pour la durabilité des systèmes agricoles 
  • Proposition d’une feuille de route régionale « 4 pour 1000 »
  • Formulation de recommandations qui seront examinées lors de la réunion ministérielle du CIHEAM qui aura lieu le 25 octobre à Rabat

Le Secrétaire Général du Ministère de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts, M. Redouane Arrach, a présidé le mardi 22 octobre 2024 à Rabat, l’ouverture de la Conférence régionale Méditerranée sur l’Agroécologie sous le thème « Ensemble, soutenons la santé des sols dans le contexte méditerranéen ». Ont pris part à la conférence, des décideurs politiques et praticiens du développement des gouvernements, des institutions de recherche, des organisations d’agriculteurs, ONG, secteur privé et fondations, des experts, des représentants d’organisations internationales, des acteurs de la société civile.

La conférence est organisée dans le cadre de l’Initiative internationale « 4 pour 1000″ et coorganisée avec le Centre international de hautes études agronomiques méditerranéennes (CIHEAM), l’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin (OIV),l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, le Ministère français de l’agriculture, de la souveraineté alimentaire et de la forêt, le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD), l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE), l’INRA Maroc, l’ICARDA, la Fondation FARM et le Crédit agricole du Maroc. Elle a pour objectif de débattre des enjeux cruciaux liés à la durabilité des systèmes agricoles en Méditerranée, notamment à travers les perspectives offertes par l’agroécologie et la séquestration du carbone dans les sols.

Dans son mot à cette occasion, M. Arrach a déclaré que parmi les nombreuses stratégies à adopter pour l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre, la séquestration du carbone dans les sols se présente comme une réponse naturelle et prometteuse, alliant la préservation de l’environnement et le soutien à la productivité agricole. Il a ajouté que le Ministère à travers la stratégie agricole Génération Green et la stratégie Forêts du Maroc est engagé à promouvoir la transition agroécologique comme approche qui vise à concilier les pratiques agricoles avec la préservation des écosystèmes, la biodiversité et les ressources naturelles.

La réunion permettra d’échanger sur la problématique de durabilité des systèmes agricoles face au changement climatique et de délibérer sur le potentiel, les défis, les opportunités, les solutions et les stratégies pour la séquestration du carbone organique dans les sols, la santé des sols et l’agroécologie autour de la mer méditerranée.

Organisée en deux journées, Il est prévu à l’issue des travaux de la conférence, de proposer un parcours de mise en œuvre de la politique à l’action par le biais d’une feuille de route régionale « 4 pour 1000 ». Elle servira également à formuler des recommandations concernant la santé des sols et l’agroécologie qui seront examinées lors de la réunion ministérielle du CIHEAM qui aura lieu le 25 octobre à Rabat.

Au niveau mondial, l’augmentation de la température est due à la hausse des niveaux atmosphériques de Gaz à Effet de Serre, principalement le dioxyde de carbone (CO2) ; le méthane (CH4) et le protoxyde d’azote (N2O). Cette augmentation des GES a des effets très divers, tels que l’élévation du niveau des mers, l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des incendies de forêt, des conditions météorologiques plus extrêmes. C’est pourquoi le contrôle des émissions de GES dans l’atmosphère est considéré comme l’un des grands défis environnementaux de ce siècle.

L’amélioration des pratiques agricoles est apparue comme une stratégie d’atténuation du changement climatique, comme cela a été confirmé lors de la dernière COP 28 de la CCNUCC à Dubaï. La protection de l’important réservoir de carbone des sols contribue activement à l’atténuation des émissions de GES, tandis que la restauration des sols dégradés et l’augmentation de leurs stocks de carbone peuvent contribuer à séquestrer le carbone dans le sol et dans la biomasse aérienne, et ainsi conduire à l’absorption du carbone.

Au niveau mondial, la capture du carbone dans les sols agricoles a suscité un vif intérêt, non seulement pour atténuer le risque de réchauffement climatique, mais aussi pour améliorer la santé des sols, aidant ainsi à préserver la production agricole et à atteindre la sécurité alimentaire. Le renforcement de l’agroécologie et d’autres approches innovantes qui visent à augmenter le carbone organique du sol présentent ainsi un fort potentiel pour l’adaptation au changement climatique.

Pour rappel, l’Initiative internationale « 4 pour 1000 » a été lancée par la France lors de la COP21 en 2015. Elle a pour but de créer une synergie entre les différents acteurs publics et privés (États, collectivités, entreprises, organisations professionnelles, ONG, établissements de la recherche…) afin de tendre vers une réelle transition agro écologique des agricultures et de mettre en place des actions concrètes pour le stockage naturel du carbone dans les sols.

L’Initiative internationale « 4 pour 1000 » s’inscrit dans le cadre du Plan mondial d’action pour le climat (GCAA) adopté par la CCNUCC à la COP22 qui fait suite au Plan d’action Lima-Paris de la COP21 et contribue à l’objectif d’atteindre un monde neutre en termes de dégradation des terres. Elle est partenaire de la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes 2021-2030 et du Partenariat mondial sur les sols de la FAO.

Source: www.agrimaroc.ma