Ces ressources phyto-génétiques sont essentielles pour améliorer laproductivité et la qualité des produits agricoles, et ainsi garantir la sécuritéalimentaire nationale.

Réservoirs inépuisables de gènes, les ressources phyto-génétiques conservées dans la banque de gènes del’Institut national de la recherche agronomique (INRA), à Settat, sont un matériel végétal indispensable au développement de nouvelles variétés de semences au rendement supérieur etadaptées aux effets du dérèglement climatique.

Créée en 2003, cette banque de gènes abrite une collection de 71.783 accessions , réparties sur 162genres et 568 espèces, dont des variétés modernes créées et développées par des chercheurs et améliorateurs nationaux et internationaux.

Pour conserver ces groupes de matériaux végétaux, que l’on appelle “accessions”, la banque de gènes del’INRA a prévu deux modes de conservation :
– la collection de base est stockée pour de longues périodes à une température avoisinant-18°C;
– la collection active est stockée à moyen terme et conservée à +5°C.

S’adapter au changement climatique

“Cette banque de gènes sert de bibliothèque génétique à partir de laquelle les sélectionneurs peuvent développer de nouvelles variétés adaptées aux défis présents et futurs de l’agriculture”, explique Ali Sahri, chercheur à l’INRA, joint par Médias24.

Imaginons un champignon qui ravage une culture de blé. Le processus qui permet de développer denouvelles variétés, dit “croisement”, consiste à sélectionner une semence de blé résistante au champignon, mais dont le rendement est faible, puis à la croiser génétiquement avec une autre variété au rendement élevé, mais sensible au champignon.

Le résultat de ce croisement est une nouvelle variété résistante au champignon, tout en ayantun rendement élevé . Sans la banque de gènes de l’INRA, ce processus ne pourrait être réalisé. “Une grande partie des ressources phyto-génétiques seraient alors menacées ou en voie de disparition”, assure Ali Sahri.

L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) estime d’ailleurs qu’au coursdu XXe siècle, plus de 75% de la diversité des cultures a été perdue. Un constat auquel le Marocn’échappe pas, puisque certaines semences ont disparu et leur matériel génétique avec.

En cause, la perte de diversité génétique entre et dans des populations au fil du temps, due àl’intervention humaine, ainsi que la transformation environnementale par les effets du changement climatique.

Source : medias24.com (Edition electronique du 26/09/2022)