Cinquante cinq écotypes marocains de melon (Cucumis melo L.), provenant de 4 localités différentes (Saïs - Meknès, Doukkala - El Jadida, Haouz-Marrakech et Massa -Tiznit), ont été évalués, au printemps 1994 au plein champ et en hiver 1995 sous-serre, au Domaine Expérimental Melk Zhar, dans le but d’étudier les liaisons existantes entre différents caractères morphologiques et de regrouper les écotypes en groupes de ressemblances. Les résultats obtenus, sous-serre et plein champ, ont montré que la précocité de floraison, la précocité de maturité et la durée floraison-maturité sont très fortement corrélées entre elles. Excepté la couleur de la graine, les autres caractères ne sont pas révélateurs de la précocité. Les graines de couleurs claires: blanche et jaune claire correspondent généralement aux écotypes tardifs. Le poids et les dimensions du fruit (longueur, diamètre et diamètre du creux), le poids des graines par fruit et le poids de mille grains ont montré des corrélations positives très hautement significatives entre eux. La taille de la graine (PMG) est un bon indicateur de la taille du fruit (r= 0,766*** au plein champ et r= 0,796*** sous-serre). Quant à la teneur en sucre, elle est pratiquement indépendante génétiquement des autres caractères. L’analyse en composantes principales a permis de grouper les écotypes en plusieurs groupes de ressemblances. Cependant, l’origine géographique n’est pas corrélée avec les caractères étudiés excepté avec la résistance aux maladies au plein champ. La diversité génétique n’est probablement pas liée à la région de culture. Il semble ainsi exister un brassage génétique dû à l’introduction de semences à partir des régions voisines.
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La callogenèse et l’embryogenèse somatique offrent de nombreuses perspectives pour les programmes d’amélioration génétique des variétés d’agrumes polyembryonées via la mutagenèse, la fusion somatique et la transformation génétique. Cette étude a été conduite au laboratoire de l’INRA EIMenzeh (Maroc) en collaboration avec le ClRAD-FLHOR, et elle s’est focalisée sur la maŒtrise de l’induction des cals embryogènes chez les mandariniers. L’influence du génotype, la composition hormonale du milieu de culture in vitro et de la date de prélèvement des ovules ont été analysée. Les ovules de 4 variétés de mandarinier (Mureau, Crava, Lee et Nadorcott) ont été prélevés durant 7 semaines après l’anthèse et mis en culture sur 4 milieux différents : MT (Murashig et Tuker ,1969), MT + 1 mg LI kinétine, MT + 1 mg L1 BAP et MT + 0.5 mg L-1 BAP + 1 mg L-1 2,4-D. Les expérimentations réalisées mettent en évidence un effèt marqué du génotype sur l’induction de cals embryogènes. Parmi les 4 milieux de culture testés, le milieu MT+ 1 mg L-1 de kénitine a donné les meilleurs résultats pour l’induction de cals embryogènes friables. Le milieu MT + 0.5 mg L-1 BAP + 1 mg L-l 2, 4-D a induit la formation de cals compacts non embryogènes. La meilleure période de prélèvements des ovules pour l’induction des cals friables est de 5 semaines après l’anthèse. L’induction de l’embryogenèse somatique est obtenue sur un milieu MT sans hormones. Pour la régénération de plantules, le milieu favorable est celui de MT sans phytohormones ou additionné de 1 mg L1 ANA et 4 mg L-1 charbon actif.
Le colza (Brassica napus L.) est une espèce oléagineuse appartenant à la famille des Brassica ceae. C’est un amphidiploïde à 2n = 38 chromosomes, provenant de l’hybridation naturelle entre le chou et la navette. C’est une plante partiellement allogame dont le taux de fécondation croisée peut atteindre 30 pour cent en absence de gènes d’auto incompatibilité. En tant que culture, le colza possède des potentialités intéressantes et une adaptation étendue à diverses zones à travers le monde due notamment à l’existence de deux types distincts, un type d’hiver et un autre de printemps. L’amélioration d’un certain nombre de caractères économiquement importants passe par l’existence d’une certaine variabilité génétique chez cette espèce. Néanmoins, le sélectionneur doit chercher, dans des cas particuliers, cette variabilité chez des espèces apparentées. Les objectifs et critères de sélection concernent, en général, le rendement en grain, la teneur en huile et en protéines, la qualité de l’huile, la résistance aux maladies, la résistance aux herbicides, etc. Cependant, ces objectifs peuvent être plus spécifiques à un pays ou à une région donnée. Les méthodes de sélection suivies sont différentes conduisant ainsi à la mise au point de types variétaux distincts, à savoir des lignées pures, des variétés populations, des synthétiques, des hybrides, etc. Par ailleurs, le colza est une plante modèle pour l’application du domaine de la biotechnologie, surtout ce qui se rapporte à la culture des anthères ou microspores et à la fusion de protoplastes. Au Maroc, le colza est appelé à jouer, à côté du tournesol un rôle important dans la sécurisation en matière d’huiles alimentaires. Aussi, le principal objectif du programme d’amélioration du colza consiste-t-il à diversifier et à développer un matériel génétique productif et adapté. Les critères de sélection portent, essentiellement, sur le rendement en grain et la teneur en huile. La stratégie jugée efficace pour l’amélioration des populations de colza, à long terme, réside dans l’adoption d’une sélection récurrente dans le but d’accumuler, d’une part, un pool génique favorable et de permettre, d’autre part, de préserver la variabilité intra population qui serait à l’origine d’un progrès génétique continu. A court terme, un schéma de sélection afin de développer des variétés synthétiques a été proposé. Ce type variétal serait adapté aux conditions marocaines comme il permettra, sans doute, d’exploiter une partie de l’hétérosis, phénomène considérable chez le colza.
La virulence des isolats de P. coronata f sp. avenae collectés dans trois régions du Maroc (Tangerois, Gharb et Doukkala) a été déterminée sur 23 lignées et variétés différentielles d’avoine (Avena sativa), connues porter un seul gène de résistance. Les fréquences de virulence sur les 23 différentielles utilisées n’ont pas été différentes entre les régions, ce qui indique qu’il s’agit d’une même population du pathogène. Dans le Tangerois, 55 phénotypes de virulence ont été identifiés parmi les 62 isolats analysés; 83 ont été identifiées au Gharb parmi les 95 isolats analysés et 39 ont été identifiées à Doukala parmi les 40 isolats analysés. Les gènes de virulence ont été aléatoirement distribués entre les isolats, avec une moyenne de 4.3 gènes de virulence au Tangerois, 4.8 à Doukkala et 5 au Gharb. Dans la région de Doukkala et le Gharb, les gènes de virulence sont aléatoirement associés dans les différents isolats. Par contre dans la région du Gharb, des associations de plus de trois gènes de virulence ont été plus fréquentes que d’autres.
L‘utilisation de la résistance variétale contre l‘anthracnose (Ascochyta rabiei) du pois chiche reste le moyen de lutte le plus pratique pour réduire l’effet néfaste de cette maladie. Onze génotypes de pois chiche ont été évalués sous serre au stade plantule pour leur résistance partielle à sept isolats d’A. rabiei. Quatre composantes de la résistance partielle: la période d’incubation, le nombre et la taille de lésions et le potentiel de sporulation (nombre de spores produit par gramme de tissu sen infecté), ont été prises en considération lors de cette étude. Des effets significatifs génotype-isolat et leur interaction sur les quatre paramètres ont été observés. Cette étude a permis, dans un premier temps, de classer les génotypes de pois chiche testés en trois groupes de résistance. Le premier (PCH46, ILC72, IL C482, ICC5127 et ILC5342) a montré une sensibilité élevée; avec de courtes périodes d’incubation, un nombre important de lésions de tailles plus grandes et une sporulation importante ; le second possède une résistance intermédiaire, constituée par les génotypes Rizki, Douyet et ILC195. Le dernier groupe résistant (Zahor, IL C5 928 et ICC3996), n’a présenté qu’un nombre réduit de petites lésions avec une sporulation faible. Dans un deuxième temps, ce travail a permis aussi, de partager les isolats traités en trois groupes de virulence: virulent (Mar3, Doyl et Mek6), intermédiaire (Syri7 et Dar2) et moins virulent (sid4 et Tazak). L‘interaction entre les isolats d’A. rabiei et les génotypes de pois chiche dans cette étude est considérée comme l’indice d’une spécialisation dans la pathogénie d’A. rabiei et la résistance du pois chiche. La corrélation significative qui existe entre la période d’incubation et les autres variables indique que la période d’incubation conditionne aussi bien le développement des nécroses que celui des pycnides. Le développement des nécroses s‘accompagne de formation des pycnides.
Soixante six (66) isolats de Phytophthora infestans, agent du mildiou de la pomme de terre ont été collectés en 1999 et 2000 dans les régions de Meknès (N33?50 746, 05? 32.247) et Larache (N37?11.697, 08?831) pour étudier la structure génétique des populations de l'agent pathogène au Maroc. Tous les isolats ont été caractérisés pour le type sexuel et le test de virulence sur une gamme différentielle de 10 cultivars de pomme de terre portant chacun un gène de résistance au mildiou. Trente quatre isolats collectés de la région de Meknes (Nord Est Marocain) proviennent de 9 champs de pomme de terre et les 32 autres de la région de Larache proviennent de 10 champs de pomme de terre et un seul champ de tomate. Un à quatre isolats ont été obtenus de chaque champ. Les résultats ont révélé que sur les 34 isolats de Meknès, 24 appartiennent au type sexuel A2, 7 de type Al et 3 isolats présentent simultanément les deux types sexuels A1A1. Tous les isolats de Meknès appartiennent aux races simples avec un facteur moyen de virulence de 2.85 (1999) et 5.07 (2000) par isolat. Aucun isolat de la région de Meknès ne possède de virulence aux gènes R2, R5, R6 ou R8. Par contre à Larache, parmi les 32 isolats collectés, 28 sont de type sexuel A1, 3 appartiennent à A2 et un seul isolat pro venant d'un champ de tomates est de type AIA2. Les isolats de Larache se sont montrés virulents sur tous les gènes testés sauf sur R2, R5 et R6. Les races caractérisées à Larache sont beaucoup plus complexes que celles de Meknès avec un facteur moyen de virulence de 5.5 (1999) et 6.85 (2000) par isolat.Ces données ont permis de conclure une structuration géographique au sein des populations de P. infestans issues de pomme de terre et que les souches rencontrées sur tomate dans la région de Larache appartiennent aux anciennes populations. En outre, la présence simultanée des deux types sexuels dans les deux régions et parfois dans une même parcelle laisse suggérer que la reproduction sexuée pourrait survenir dans les zones de culture de pomme de terre et de tomate au Maroc, après formation d'oospores et leur germination dans des conditions naturelles.
Les bromes (bromus spp) posent actuellement de sérieux problèmes dans le blé au Saïs. Cependant, l’ampleur du problème varie d’une zone à l’autre et dépend des conditions agro-climatiques et des systèmes de culture. La caractérisation de l’état d’infestation de chacune de ces situations constitue un préalable à la recherche d’une stratégie de lutte adaptée à chaque environnement. C’est dans cette optique que cette étude a été entreprise et a eu comme objectif de cerner l’état d’infestation et la répartition géographique du brome dans le blé au Saïs suivant les systèmes de culture et les conditions pédo-climatiques. Les résultats obtenus sur deux années consécutives 1998-1999 et 1999-2000 montrent que le brome raide (Promus rigidus Roth.) est le plus dominant dans les champs de blé des régions prospectées, suivi du Bromus rubens L., Bromus madritensis L., Bromus sterilis L. et Bromus mollis L. Parmi 18 régions et 100 parcelles de blés infestées, 16,7 pour cent des parcelles sont faiblement infestées (densité biologique du brome 9 pieds/m2), 61,1 pour cent le sont moyennement (90 Dbr 29 pieds/m2) et 22,2 pour cent le sont fortement (Dbr 400 pieds/m2). La fréquence relative maximale a été enregistrée pour Bromus rigidus (47 pour cent) et un recouvrement de 40,4 pour cent. Alors que, Bromus rubens, Bromus madritensis et Bromus sterilis possèdent les fréquences relatives respectives 31,4, 26 et 15 pour cent et un recouvrement de 28,7, 20,8 et 12 pour cent.
Le noyer commun, Juglans regia L., occupe au Maroc une superficie de 7600 ha essentiellement sous forme de populations de semis dans les vallées de montagnes situées entre 1200 et 1700m d’altitude. La multiplication par semis, seul mode de propagation utilisé par les agriculteurs, a largement contribué à la diversification de cette espèce. Dans le cadre d’une étude du germoplasme local nous avons cherché un indicateur permettant de caractériser ces populations selon leur capacité à résister à la sécheresse. Ainsi, une sécheresse édaphique crée dans les vaisseaux et trachéides, des phénomènes de cavitation, puis conduit à l’embolie et à la perte de la conductivité du xylème. Les courbes de vulnérabilité (CV) représentent le pourcentage de Perte de Conductivité Hydraulique (pour centPCH) en fonction du potentiel hydrique minimum subi par la plante, et caractérise cet effet de l’embolie sur la conductivité hydraulique. C’est pourquoi la vulnérabilité à l’embolie a été étudiée sur des rameaux excisés de noyers issus des prospections effectuées. Un classement des noyers selon leur vulnérabilité à l’embolie a été établi. Les noyers provenant des régions les plus sèches se sont révélés moins vulnérables que les noyers prospectés sous des micro-climats plus humides, ce qui permet de dire que l’établissement de courbes de vulnérabilité est un indicateur pouvant être utilisé dans le programme de sélection vis à vis de la sécheresse ou encore de mieux comprendre les mécanismes mis enjeu par les plantes pérennes en matière de gestion efficiente de l’eau.