En agriculture pluviale, la faiblesse et la forte variabilité des disponibilités hydriques constituent la limitation majeure à la production agricole. A ceci s’ajoute l’absence d’une connaissance fiable des réalités, des risques et des niveaux des ressources naturelles dans ces zones. C’est dans ce sens que la caractérisation du climat et sa modélisation intéressent le planificateur, le chercheur et le développeur. En effet, qu’il s’agisse de culture, de l’élevage ou de développement forestier, il est indispensable de déterminer les potentialités agricoles des terres, les alternatives pour leur meilleure utilisation et les zones cibles des nouvelles technologies. A cet effet, le projet ôCaractérisation Agro-écologiqueô a été conduit entre 1990-1994 conjointement par l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), la Direction de la météorologie nationale, (Dmn) et l’Icarda, Des modèles ont été développés, testés et validés, de même des banques de données sur le climat, le sol et les cultures ont été constituées. Les résultats obtenus sur une zone test sont présentés et discutés dans cet article.
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L'étude de la dégradation des ressources agro-pastorales a été basée sur les techniques de la télédétection spatiale el l'analyse des données climatiques de la Commune Rurale de Mestigmer. C'est une comparaison de quatre indices de végétation normalisé (NDVI) dérivés des images satellites Landsat de 1976, 1988, 1999,2000 et 2004 afin d'étudier la dégradation des ressources agro-pastorale. Une série de données climatiques sur une période de 36 ans (1967- 2004) a été analysée dans le but de caractériser le climat de la zone et discriminer sa part dans cette dégradation. La caractérisation climatique montre une tendance vers la diminution de la pluviométrie annuelle. Les résultats des NDVI révèlent une dégradation avancée. De même la part du climat dans cette dégradation est estimée à une perte de 58 mm.
L’estimation de l’évapotranspiration est une étape primordiale dans la modélisation de la production végétale et dans la planification de l’irrigation. Dans cette étude, une comparaison entre neuf méthodes d’estimation de l’évapotranspiration de référence a été entreprise à la station de Ouled Gnaou (région semi-aride du Maroc central) en vue de déterminer les plus performantes. La comparaison de la performance de ces dernières a été faite aux pas de temps décadaire et mensuel. A cette fin, des mesures lysimétriques du gazon et des données climatiques d’une série de trois années (1975, 1977 et 1978) ont été collectées auprès de la station expérimentale de Ouled Gnaou. Les méthodes choisies sont: quatre méthodes combinées (Penman originale, Penman FAO modifiée, Penman-Monteith et Penman avec vent diurne), quatre radiatives (Priestley-Taylor avec a=1 et a=1.24, la radiation FAO et la Rn qui suppose que tout le rayonnement reçu est transformé en chaleur latente), et une méthode de température (Blaney- Criddle modifiée par le Service de Conservation du Sol). L’étude de la performance de chacune des méthodes montre que la méthode Priestley-Taylor (a=1) donne les meilleurs résultats d’estimation de l’évapotranspiration de référence suivie de près par la méthode Penman-Monteith. En général, les méthodes combinées simulent assez bien la demande climatique. Cependant la méthode Penman FAO modifiée engendre des surestimations importantes de la demande évaporative du climat. Dans les conditions de Ouled Gnaou, la méthode Blaney-Criddle modifiée par le Service de Conservation du Sol est peu performante à l’échelle décadaire mais donne des résultats moyennement précis à l’échelle mensuelle. Enfin, les écarts de performance entre les différentes méthodes sont moins prononcés à l’échelle mensuelle qu’au pas de temps décadaire.
Les donnees de quatre prospections pour la collecte des lupins au Maroc ont ete utilisees pour etudier la distribution naturelle de lupinus angustifolius L., L. atlanticus Gladstones et L. cosentinii Guss. en fonction de certains facteurs du milieu. Les trois especes se distinguent tres nettement dans leur distribution geographique. L. cosentinii est limite a la zone littorale atlantique. Lupinus atlanticus se trouve uniquement dans les chaines de l’Atlas. L’aire de repartition de Lupinus angustifolius est plus large, mais reste toutefois limitee a la zone nord du pays. La distribution des especes de lupin depend aussi bien des facteurs edaphiques que climatiques. L. atlanticus est particulierement adaptee aux altitudes elevees et aux pluviometries faibles. Lupinus angustifolius est une espece versatile que l’on rencontre dans des conditions edapho-climatiques diverses, a l’exception des regions a sols calcaires. L. consentinii est trouve essentiellement dans des sites de basse altitude a hiver doux.
Des prospections pour la collecte des espéces annuelles du genre medicago ont été effectuées en 1988 par l’echantillonnage de 161 sites dans six régions agricoles du maroc. Le matériel recolté a été utilisé dans plusieurs essais en serre, pour étudier la réponse d’écotypes à certains facteurs édaphiques et climatiques en relation avec leur origine géographique, le ph, la teneur du sol en azote, en phospore, et la température hivernale du site considéré. Onze espéces ont été trouvées. La distribution des espéces est controlée par les facteurs édaphiques et climatiques. Les écotypes de medicago truncatula varient dans leur croissance et leur capacité de nodulation sur sols acides. L’addition du phosphore est differente et le rendement dans les régions à hiver doux est superieur à ceux des régions à hiver froid. En conclusion il existe au maroc des possibilités enormes pour l’extension de l’aire de cultures des luzernes annuelles. La relation entre la reaction de divers écotypes aux facteurs édaphiques et climatiques et leur origine géographique peut être exploitée pour developper des cultivars adaptés aux différentes régions édapho-climatiques.
La prospection systematique de la palmeraie naturelle de marrakech nous a permis de selectioner 15 clones femelles de bonne qualite de fruit parmi 169 genotypes dont les dattes arrivent a maturite. De meme nous avons choisi quatre pollinisateurs precoces dans cette region. Par ailleurs, nous avons selectionne quatre clones femelles de bonne qualite de fruit dans une plantation de palmiers descendant de retro-croisement des varietes mejhoul et deglet-nour. La recherche de nouveaux genotypes de palmier dattier precoces et de bonne qualite de fruit, doit se poursuivre et s’intensifier, car elle conditionne l’extension de la zone de culture du palmier dattier.
Toute tentative de mise en valeur des terres necesste, entre autre, des investigations sur les milieux naturels. L’etude presente un essai d’enquete phyto-ecologique complete, avec six types de cartes a l’echelle du 1:50 000. Parmi celles- ci, les cartes de l’utilisation des terres, des groupes ecologiques et des paturages, apportent des innovatios sur le plan general de la cartographie de la vegetation.
L'auteur présente une notice explicative des principaux sols étudiés dans la plaine du Tadla (formation alluviale Quaternaire). La prospection de détail ayant été réalisée au l/50000e, la carte au 1/500 000e de l'étude, a pour but de donner une répartition schématique des sols rencontrés et leur étendue. Ceux-ci se groupent principalement dans 5 classes, à savoir : I. Sols minéraux bruts : lithosols et régosols. II. Sols peu évolués: d'érosion régosolique et d'apports alluviaux et colluviaux. III. Sols calcomagnésimorphes : rendziniformes et bruns calcaires. IV. Vertisols : tirs et sols tirsifiés. V. Sols isohumiques subtropicaux : sols châtains et bruns. Un des principaux inconvénients pour I'irrigation de la plaine est la salure de bon nombre de ces sols. L'auteur termine par une liste récapitulative des possibilités culturales où il tient compte de ce danger de salinité.
L'auteur délimite rapidement le cadre dans lequel se situe la vallée du Souss. Cette vallée, séparée du reste du pays par de hautes montagnes, jouit d'un climat particulier et par conséquent les sols ont subi des processus d'évolution caractéristiques. Les sols assez variés témoignent de pédogenèses différentes que le climat actuel n'explique pas. Il y a donc des sols anciens et d'autres encore en cours d'évolution. L'auteur décrit alors rapidement les différents types de sol qui ont été cartographiés schématiquement au 1/500 000. Parmi ces sols, deux classes importantes dominent : les sols peu évolués et les sols isohumiques. Ces derniers présentent le plus grand intérêt du point de vue agricole car ils occupent le centre de la plaine, et sont donc assez facilement irrigables. C'est dans cette zone que se trouve toute I'agrumiculture du Souss.