La réceptivité de feuilles de tomate à la pourriture grise causée par Botrytis cinerea a été étudiée in vitro (sur disques foliaires) et in vivo sur des feuilles jeunes en émergence, sur des feuilles vertes complètement formées et sur des feuilles jaunes sénescentes.Les mesures de diamètre des lésions, réalisées sept jours après l’inoculation, ont révélé une forte réceptivité des feuilles sénescentes à B. cinerea. L’évaluation des pourcentages d’infections a montré ce même résultat après inoculation in vitro par suspension sporale. Par contre, dans le cas du test in vivo, ce sont les feuilles jeunes qui se sont montrées les plus réceptives. La réceptivité des feuilles complètement formées s’est avérée faible si non équivalente a celle des feuilles jeunes. Le suivi in vitro de la sporulation sur disques foliaires, après 15 jours d’incubation, a montré que c’est sur ces dernières que le potentiel de sporulation est le plus élevé. Les indices de sporulation obtenus ont été de 6,67 et de 1,83 sur disques foliaires inoculés respectivement par disque mycélien ou par suspension sporale. Ces indices sont de l’ordre de 4.83 et 0.83 de 1.5 et 0.33 respectivement pour les feuilles jeunes et pour les feuilles sénescentes. L’application préventive (24 h avant) des antagonistes a réduit significativement la réceptivité des feuilles de tomate (potentiel d’infection et de sporulation), indépendamment de leurs âges, à B. cinerea. Les taux de réduction les plus importants ont été enregistrés sur les feuilles complètement développées. L’application des isolats antagonistes a réduit également la germination des conidies de B. cinerea sur les feuilles de tomate.
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Dans le but de développer une stratégie de lutte biologique contre la sclérotiniose, l’antagonisme de certaines espèces de Trichoderma et Gliocladium à l’égard des hyphes et des sclérotes de Sclerotinia sclerotiorun a été étudié. Les tests d’antagonisme in vitro montrent la sensibilité du pathogène à l’égard des différents mécanismes déployés par les antagonistes. Les Trichoderma agissent par compétition et mycoparasitisme en produisant des enroulements autour des hyphes de l’hôte avec pénétration, alors que G. roseum attaque principalement par antibiose en produisant des métabolites antifongiques. L’activité antagoniste des champignons testés est nettement influencée par la température et le pH du milieu. Les Trichoderma sont plus efficaces à inhiber le pathogène à une température de 25?C et à des pH acides, contrairement à l’espèce G. roseum qui est plus active à des pH basiques et à une température plus basse (15?C). Plusieurs réactions ont été observées chez les hyphes de l’hôte telles que la vacuolisation, la désintégration, le brunissement des hyphes et la sécrétion de masses gélatineuses. Ces deux dernières manifestations, observées uniquement chez les hyphes non parasités, pourraient être le résultat d’une réaction de défense du pathogène à l’attaque des antagonistes. En culture liquide, les différents antagonistes ont produit des métabolites capables d’inhiber la croissance in vitro du S. sclerotiorum ainsi que de plusieurs autres champignons phytopathogènes. La purification partielle de ces métabolites par CCM a révélé que les fractions actives ont des Rf situés entre 0,73 et 0,82. L’expérience visant la destruction des sclérotes dans le sol en utilisant les antagonistes sous formulation ôBran Acid-Fermentation Biomassô a montré que les espèces de Trichoderma et de Gliocladium sont capables de détruire les sclérotes du pathogène avec des taux variant entre 38 et 64 pour cent.
Dans la perspective de mettre au point une méthode de lutte biologique basée sur l’antagonisme microbien, onze isolats de Trichoderma spp. et trois isolats de Gliocladium spp., d’origine écologique et géographique diverses, ont été mis en confrontation avec Botrytis cinerea, agent causal de la pourriture grise de la tomate. Comparés aux Gliocladium, les Trichoderma ont présenté le potentiel d’antagonisme le plus élevé avec des pourcentages d’inhibition qui varient de 32.8 à 81 . L’étude des mécanismes d’antagonisme mis en jeu dans la relation antagoniste a révélé l’aptitude des Trichoderma et des Gliocladium à agir par antibiose en libérant des substances volatiles actives sur la croissance mycélienne avec un pourcentage d’inhibition qui atteint 48 pour les Trichoderma et ne dépasse pas les 8 pour les Gliocladium. Les substances libérées par les Trichoderma réduisent les pourcentages de germination à 18 . Les Trichoderma et les Gliocladium libèrent aussi des substances diffusibles inhibitrices de la croissance mycélienne avec des pourcentages d’inhibition qui peuvent atteindre respectivement 41 et 52 . La germination conidienne est complètement inhibée par les substances diffusibles des Trichoderma. En outre, les observations microscopiques ont révélé le comportement parasitaire des isolats de Trichoderma à l’égard des hyphes et des spores de B. cinerea. Sur des feuilles de tomate détachées, l’application des isolats testés a permis de réduire l’indice d’attaque de la pourriture à 1.7 en présence de Trichoderma et 1.2 en présence de Gliocladium alors qu’il est de 4,77 pour le témoin.