Outre les traitements chimiques contre les agents pathogènes et l’utilisation de variétés résistantes, qui constituent les deux pratiques les plus utilisées pour contrarier les maladies, mais qui présentent des effets induits connus, il y a lieu de considérer les voies de lutte biologique qui s’intéressent au contrôle des interactions entre les agents pathogènes et les facteurs biotiques et abiotiques de la rhizosphère. Cette synthèse bibliographique concerne l’étude des relations qui s’établissent entre les antagonistes de la rhizosphère et les agents pathogènes via six différents modèles bactériens qui sont les genres Pseudomonas, Baci11us, Agrobacterium, Enterobacter, Erwinia, Clavibacter et Corynebacterium. La nature de ces relations s’apparente surtout à la compétition nutritive observée entre autres avec les Fusarium spp., l’antibiose exercée au niveau de plusieurs couples hôte-pathogène et l’induction de la résistance systémique rencontrée par exemple dans le cas des fusarioses du concombre et du radis.
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Cette etude consiste a rechercher dans les sols de palmeraies des microorganismes antagonistes au Fusarium oxysporum f.sp. albedinis et a apprecier leur activite in vitro sur ce parasite. Les tests d’antibiose effectues entre le parasite et les microorganismes isoles des sols de palmeraies de Marrakech et du Draa, ont permis de selectionner parmi 420 microorganismes 6 antagonistes exerçant une activite inhibitrice vis-a-vis du parasite. Ces antagonistes isoles a partir des sols de Marrakech resistants au Bayoud, sont composes de 4 bacteries Pseudomonas fluorescents (M-B1, M-B2, M-B3, M-B4), d’un champignon Stachybotrys sp. (M-C1) et d’un actinomycete (M-A1) non identifie. La confrontation in vitro des colonies des antagonistes avec celles du parasite se traduit par une inhibition (de 24 a 47 selon les antagonistes) de la croissance du parasite. La sporulation des colonies de ce dernier en bordure de la zone d’inhibition est fortement reduite (70 a 99). Ces observations laissent penser a l’existence d’une action inhibitrice mettant en jeu des substances de nature chimique.
Sur 117 souches isolées de la rizosphère et de la spermodphere de la pomme de terre (90 des pseudomonas fluorescents). Nous avons pu sélectionner des souches (18) possédant un pouvoir antogoniste, vis-à -vis de l’e.c subsp astroseptica. Ce pouvoir s’est exprimé, in vivo, sur tranches de pomme de terre. Parmi les antogonistes, une souche non fluorescente identifiée comme étant enterobacter cloacae (ar11-119) manifeste aussi un haut pouvoir antagoniste.
L’étude de la rhizosphère de la pomme de terre est abordée dans des substrats provenant des deux stations professionelles qui, en france, produisent les semences de base de pomme de terre (fsb de hanvec et fnpppt de beaurains) et les deux mélanges utilisés par la station de pathologie végétale- le rheu. Les populations bactériennes et fongiques ont été analysées de façon quantitative (dénombrement) et qualitative (identification taxonomique). Dans l’ensemble des substrats, le spectre bactérien est plus fortement stimulé par l’effet rhizosphérique, notamment au niveau d’un mélange de la station de pathologie végétale et des substrats de la fnpppt. Le taux de colonisation des bactéries peut atteindre 10 (10) cfu/g de racines. Une exception pourrait être faite au niveau d’un substrat de la fsb o— le taux de colonisation des champignons est de 1,5 fois plus grand que celui des bactéries. En dehors de cette exception, l’effet exercé par les racines sur les champignons est beaucoup moins spectaculaire que celui manifesté par les bactéries. La population fongique est représentée essentiellement par les penicillium spp., les Trichoderma spp. et les Trichotecium spp. Les penicillium spp. semblent les plus stimulé dans les rhizophère de la pomme de terre. La population bactérienne est représentée par les groupes de bacillus spp. notamment B. mycoïdes, enterocacter cloacae et agglomerans puis enfin les pseudomonas spp. dont le groupe des Pseudomonas fluorescents. Les pseudomonas fluorescents sont vraissemblablement les microorganismes est les plus stimulés dans la rhizosphère. Leur densité peut atteindre 2,2 10(6) cfu/g de racines. Ils sont classés au sein des espèces marginalis (espèce pectinolytique), putida et fluorescens qui constitue le taxon principal.
La densite de la repartition verticale et horizontale des fusarium spp, ont ete etudiees sous l’influence rhizospherique de palmiers dattiers sensibles et resistants et des cultures de luzerne, de henne ôporteurs sainsô et d’orge, associees au dattier en foyer de bayoud a zagora. Il existe un effet rhizospherique marque des deux types de varietes sur fusarium oxysporum qui reste favorise uniquement au niveau du rhizoplan de la variete sensible jusqu’a une profondeur de 1,2 m. Il n’y a pas de difference entre les deux types de varietes vis-à -vis des especes autres que f. oxysporum. La repartition horizontale de f. oxysporum est sous forme de niches tres dispersees. Contrairement à ce que nous avons attendu, les cultures ôporteurs sainsô ne semblent pas favoriser la multiplication et la dispersion de la forme spéciale albedinis dans le sol. F. solani reste dominant dans tous les horizons, ce qui confirme une caractéristique des sols désertiques. La détermination de la forme spéciale albedinis sur la base de la croissance mycélienne et le pouvoir pathogène a permis de classer les pathogènes dans le groupe à croissance faible. Les formes provenant du sol classées dans ce groupe, ont une agressivité très faible par rapport à celles issues de rachis. La rareté de f. oxysporum dans le sol et les variations dans le pouvoir pathogéne et leurs conséquences sur l’application des moyens de lutte ont été discutées.