La présente étude est une synthèse des travaux de recherche effectués jusqu’à présent sur les parasites des légumineuses alimentaires au Maroc. Bien que les travaux de recherche soient peu nombreux et fragmentaires, des conclusions importantes peuvent être tirées; des dégâts importants dus à l’orobanche ont été signalés sur la fève, le petit-pois et la lentille. L’emploi judicieux du glyphosate, un herbicide total, permet un bon contrôle de ce parasite. La maladie des taches chocolat, l’anthracnose et la rouille sont d’autres maladies importantes de la fève. L’anthracnose constitue la contrainte majeure du pois-chiche. L’importance des dégâts des autres maladies varie en fonction des conditions climatiques dans différentes régions. La lentille et le petit-pois sont attaqués par plusieurs maladies qui restent peu étudiées. Les travaux de recherche futurs doivent être axés sur : la lutte intégrée contre l’orobanche de la fève, de la lentille et du petit pois, l’anthracnose et les maladies vasculaires du pois chiche et de la fève, la tache chocolat de la fève, l’oïdium et l’anthracnose du petit-pois, la rouille de la lentille et de la fève; des études biologiques et épidémiologiques des pathogènes responsables de ces maladies; enfin la recherche de sources de résistance à ces pathogènes. Mots-clés : maladies, parasites, légumineuses alimentaires, Maroc
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La fertilisation phosphatée contribue d’une façon importante dans l’augmentation des niveaux de rendement des légumineuses alimentaires. L’objet de cette revue bibliographique est de dégager : - d’une part les seuils critiques au delà desquels les légumineuses alimentaires ne répondent pas à l’apport du phosphore. - d’autre part voir l’impact de deux modes d’épandage (en bande et à la volée) sur le rendement de la culture. Les seuils critiques au delà desquels les légumineuses alimentaires ne répondent pas à l’apport du phosophore sont de 5,5 ppm pour le pois-chiche, 7 ppm pour la fève et 7 à 8 ppm pour la lentille. Par ailleurs, en situation de sols carencés en phosphore l’épandage en bande permet de réaliser des gains en rendement importants et surtout une économie considérable de l’élément fertilisant phosphore pouvant aller de 2 à 3 fois par rapport à l’épandage à la volée.
Transformation par Agrobacterium tumefaciens est la méthode préférée pour la transformation des légumineuses. Communément, les gènes transférés par cette technique sont clonés entre les frontières gauche et droite d'ADN-T (Transferred-DNA) des vecteurs binaires qui se répliquent à la fois dans E. coli et Agrobacterium. Dans cette étude, le nouveau protocole de clonage des gènes 'intérêts "Gateway multisite System" a été utilisé pour insérer une nouvelle construction contenant la séquence HVA1, le promoteur double virus de la mosaïque du chou-fleur (CaMV) 2x35S et le terminateur Nos dans un vecteur binaire pTF101.GW3. Le vecteur binaire généré pTFGat101.11 contenant la construction de gène HVA1 a été ensuite introduit dans la souche A. tumefaciens EHA101. En utilisant le protocole de transformation basé sur l'organogenèse directe à partir des nœuds otylédonaires, nous avons réussi à obtenir 2% des pousses transgéniques de fève qui intègrent la construction de HVA1. Cette intégration a été confirmée par PCR de gène marqueur bar.
L’efficacité de l’imazapic a été comparée el celle du glyphosate contre l’orobanche dans la fève et la lentille dans un essai en pots sous serre en1998-99 et 1999-2000. L’imazapic a été appliqué au stade formation de tubercules de l’orobanche et deux semaines après avec les doses de 5+5, 10+0 et 10+10 g.l1l.a./ha. Pour le glyphosate, deux modes d’apport ont été utilisés, l’un consiste en l’application de 60 g.m.a./ha au stade formation des tubercules d’orobanche et 60 g.m.a./hla après 15 jours, l’autre en trois applications (3 x 60 g.m.a./ha ) à partir du stade début floraison des deux cultures et 15 et 30 jours après. L’imazapic a efficacement contrôlé l’orobanche dans la fève à raison de 86 à 89 pour cent et 95 à 100 pour cent pour une et deux applications de 10 g.m.a./ha, respectivement et 64 à 82 pour cent pour la dose de 5+5 g.m.a./ha par rapport au témoin non traité. Cette efficacité a été de 90 à 100 pour cent pour 5 et 10 g.m.a./ha, respectivement dans la lentille. Le glyphosate a aussi assuré une bonne efficacité sur l’orobanche dans la fève et bonne à excellente efficacité dans la lentille pour l’application respective de deux et trois apports de 60 g.m.a./ha. Le meilleur rendement grain produit par la fève est celui réalisé après traitement à l’imazapic à la dose de 10+10 g.m.a./ha et au glyphosate 3 x 60 g.m.a./ha. Dans la lentille, l’imazapic a engendré un rendement grain supérieur ou égal à celui obtenu par le traitement au glyphosate 3 x 60 g.m.a./hla. Le traitement de référence (glyphosate 2 x 60 g.m.a./ha) a permis une production égale au témoin non infesté. La phytotoxicité des herbicides a été négligeable à légère dans l’ensemble de traitements.
Des prospections floristiques ont été réalisées dans 25 champs de fève non irriguée dans la province de Settat entre 1993-94 et 1995-96. L’étude a révélé la présence de 191 espèces adventices. Le nombre de dicotylédones a été de 169 espèces (soit 88 pour cent de l’effectif total). Le nombre d’annuelles a été de 166 espèces (soit 87 pour cent). Trois groupes d’adventices ont été identifiées : a) les plantes parasites, b) les dicotylédones non parasites, et c) les monocotylédones. L’orobanche chevelue (Orobanche crenata) a été l’espèce parasite la plus nuisible. Les trois dicotylédones annuelles les plus importantes ont été la moutarde des champs (Sinapis arvensis), le coquelicot (Papaver rhoeas) et le chrysanthème à couronnes (Chrysanthemum coronarium). Les deux dicotylédones vivaces les plus importantes ont été le liseron fausse-guimauve (Convolvulus althaeoides) et le liseron des champs (c. arvensis). Les trois Poaceae annuelles les plus importantes ont été l’ivraie raide (Lolium rigidum), l’avoine stérile (Avena sterilis) et l’alpiste à épi court (Phalaris brachystachys). La Poaceae vivace la plus importante a été le chiendent pied de poule (Cynodon dactylon). Toute stratégie de désherbage de la fève dans la province de Settat doit tenir compte essentiellement a) de l’orobanche chevelue, b) des dicotylédones annuelles non parasites telles que la moutarde des champs, le coquelicot et le chrysanthème à couronnes, c) des Poaceae annuelles telles que l’ivraie raide, l’avoine stérile et l’alpiste à épi court, et d) de certaines vivaces comme le chiendent pied de poule, le liseron fausse-guimauve et le liseron des champs.
Des prélèvements de graines de Vicia faba L. à partir de 152 champs répartis dans 29 régions du Maroc ont permis d’élucider la nuisibilité de Bruchus rufimanus Boh. Les taux d’infestation varient de 4 à 62 suivant les régions et les champs échantillonnés. Le taux moyen à l’échelle du pays avoisine 33 . Dans environ 49 des champs étudiés, l’intensité de l’infestation est évaluée à 3 adultes par graine. On peut trouver jusqu’à 5 adultes par graine. Mais 60 des graines examinées n’ont permis le développement que d’un seul adulte. Les pertes pondérales réelles varient selon les régions, leur moyenne avoisine 5 du poids sec de la graine infestée. Elles sont positivement corrélées à l’intensité de l’infestation. La perte moyenne par larve est estimée à 46,91 ? 8,15mg ; les frass produits sont estimés à 31,17 ? 5,5mg. B. rufimanus affecte aussi la germination des graines de V. faba. Le pourcentage moyen des graines germées est fonction de l’intensité de l’infestation. De 90,5 pour les graines avec un seul adulte, il passe à 55 pour les graines aux dépens desquelles se sont développées 5 adultes.
La présente étude a porté sur l’évaluation de l’effet de l’incorporation des grains de lupin (Lupinus albus multolupa) à raison de 18.5, 9 et 0 de matière sèche (MS) de la ration totale en substitution à 29, 15 et 0 de féverole. Les régimes testés sont isoazotés, 14 de matières azotées totales (MAT), et contiennent 30 de foin de vesce-avoine et différentes proportions d’orge. Les résultats obtenus montrent que le régime alimentaire n’a pas d’effet significatif (p.05) sur le gain de poids, les quantités ingérées, l’indice de conversion et le rendement vrai en carcasse. Les données respectives aux régimes A, B et C sont de 190, 167 et 171 g/j pour le gain de poids ; 72, 73 et 73 g MS/kg 0.75/j pour les quantités ingérées ; 6.44, 6.67 et 6.64 kg MS/kg de gain de poids pour l’indice de conversion et 51.3, 52.1 et 52.5 pour le rendement vrai en carcasse. Trois agneaux par régime étaient utilisés pour la mesure de la digestibilité in vivo et pour le bilan azoté. L’effet du régime était non significatif (p.05) sur la digestibilité de la matière sèche, la matière organique (MO) et les matières azotées totales (MAT) mais significatif (p.05) sur celle du NDF et ADF. Les coefficients de digestibilité respectifs pour les régimes A, B et C sont de 70, 66 et 65 pour la MS ; 73, 70 et 69 pour la MO ; 67, 67 et 66 pour les MAT ; 69, 64 et 58 pour NDF et 66, 61 et 52 pour ADF. Pour le bilan azoté, les animaux ont retenus 4.35, 3.53 et 3.55g/j respectivement pour les régimes A, B et C sans différence significative (p.05).
La confirmation de la présence du virus ’’Faba Bean Necrotic Yellows (FBNYV)’’ et l’étude de sa distribution au Maroc sont les objectifs principaux de la présente étude. Les résultats des prospections réalisées pendant les campagnes agricoles 1996/97 et 1997/98 ont démontré une large distribution des symptômes de la jaunisse de la fève dans toutes les régions prospectées. Toutefois, les analyses sérologiques et biologiques des échantillons prélevés dans ces régions ont prouvé que le jaunissement, l’enroulement, le durcissement des feuilles et le rabougrissement des plantes ne sont pas dus uniquement à la présence de FBNYV. En effet, les deux virus FBNYV et celui de l’enroulement des feuilles de la fève (BLRV) ont été détectés, respectivement dans 21 et 64 des 420 échantillons analysés. Malgré la présence de FBNYV dans toutes les zones visitées, la région du Moyen Atlas a été la plus infestée et constitue un foyer important de ce virus au Maroc.
La transmission du virus de la jaunisse nécrotique de la fève (FBNYV) a été réalisée par les trois espèces de pucerons se nourrissant sur fève au Maroc, à savoir : Aphis fabae Scopoli, Aphis craccivora Koch et Acyrthosiphon pisum Harris. Les espèces A. fabae et A. craccivora ont été les plus efficaces dans la transmission des isolats marocains de FBNYV. Les pucerons appartenant à ces deux espèces sont présents dans toutes les régions visitées o— ils peuvent jouer un rôle important dans la dissémination du FBNYV au Maroc. La recherche d’hôtes naturels parmi les adventices associées à la culture de la fève a permis l’identification de FBNYV dans les espèces Trifolium sp., Astragalus boeticus L. et Vicia sativa. Elles sont alors des sources naturelles de ce virus au Maroc.
Les populations locales des légumineuses alimentaires sont caractérisées par une diversité génétique importante pour la majorité des caractères. Comme chez la plupart des espèces végétales, cette diversité est constamment sujette à l’érosion génétique. Un programme de collecte, caractérisation, évaluation et utilisation des ressources génétiques locales de fève, de pois chiche et de lentille a été initié depuis 1985. Ainsi, une collection d’environ 900 entrées des trois espèces a été développée. Un schéma d’organisation et de gestion de cette collection a été développé. Il pourra servir de modèle de base pour le développement d’une banque de gènes maghrébins. Sur la fève, un schéma modèle d’amélioration des populations locales comme étape clé pour leur utilisation en sélection est présenté. Il est basé sur un système de sélection récurrente. Les populations améliorées serviront de sources pour dériver des lignées performantes qui peuvent être utilisées pour la création de variétés synthétiques.