L'objectif de cette étude est d'étudier l'effet de différentes méthodes de désherbage sur la flore adventice associée aux agrumes. Cette étude a été menée entre 2000 et 2001 dans des vergers d'agrumes du Domaine Expérimental d'El Menzeh à Kénitra. Trente espèces adventices appartenant à 17 familles botaniques ont été identifiées en 2000 et 16 espèces appartenant à 10 familles ont été inventoriées en 2001. Cette flore a été caractérisée par la dominance des dicotylédones (73-75%) et les annuelles (80-88%). La combinaison du bromacile et du diuron a assuré une excellente maitrise des espèces rencontrées alors que le sulfosate a montré une efficacité moyenne avec 73,4% de réduction de la biomasse sèche des dicotylédones et 69,1% de celle des monocotylédones. Durant la première année, la succession du paraquat et d'oxadiazon ainsi que celle du paraquat et du glyphosate ont assuré une bonne efficacité sur la biomasse des dicotylédones et une efficacité faible sur celle des monocotylédones. L'utilisation du glyphosate en deux applications espacées de deux mois s'est montrée très efficace sur les adventices inventoriés. Durant la deuxième année, l'utilisation du glyphosate et du sulfosate en été s'est montrée efficace sur le chiendent et le souchet et sans effet sur les autres espèces 240 jours après traitement.
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Des relevés floristiques ont été réalisés dans 26 champs de blé tendre, 22 champs d’orge et 19 champs de blé dur situés dans les communes rurales de Beni Oukil, Beni Chegdal et Dar Ould Zidouh au nord du périmètre irrigué du Tadla entre 1995-96 et 1997?98. Cette étude a permis d’identifier 135, 136 et 113 espèces adventices respectivement dans le blé tendre, l’orge et le blé dur. Le coquelicot (Papaver rhoeas L.), le chrysanthème à couronnes (Chrysanthemum coronarium L.) et la vesce de Bengale (Vicia benghalensis L.) ont été parmi les adventices dicotylédones annuelles les plus importantes dans chacune des céréales. Le jujubier des lotophages (Ziziphus lotus (L.) Lam.) a été parmi les espèces vivaces les plus importantes. Dans 6 essais de conduite des céréales chez les agriculteurs (trois essais de blé tendre, un essai de blé dur, un essai d’orge et un essai de triticale), l’application de triasulfuron + terbutryne (15 + 150 g/ha) ou tribénuron méthyle (9,375 glha) au stade début tallage des cultures a réduit le poids sec des adventices dicotylédones de 91 à 100 pour cent . Ces traitements ont augmenté les rendements grain du blé tendre de 600 à 2841 kg/ha et les rendements paille de 1100 à 2040 kg/ha par rapport au désherbage au stade montaison avec 2,-D + MCPA (330 + 341 g/ha). Triasulfuron + terbutryne (15 + 150 g/ha) a augmenté les rendements grain du blé dur, de l’orge et du triticale respectivement de 1886, 1564 et 594 kg/ha et les rendements paille de 5493, 6117 et 829 kg/ha par rapport au désherbage au stade montaison avec 2,-D + MCPA (330 + 341 g/ha). Le désherbage chimique précoce des céréales non irriguées en milieu aride et semi-aride est nécessaire pour augmenter les rendements grain et paille.
L’efficacité de l’imazapic a été comparée el celle du glyphosate contre l’orobanche dans la fève et la lentille dans un essai en pots sous serre en1998-99 et 1999-2000. L’imazapic a été appliqué au stade formation de tubercules de l’orobanche et deux semaines après avec les doses de 5+5, 10+0 et 10+10 g.l1l.a./ha. Pour le glyphosate, deux modes d’apport ont été utilisés, l’un consiste en l’application de 60 g.m.a./ha au stade formation des tubercules d’orobanche et 60 g.m.a./hla après 15 jours, l’autre en trois applications (3 x 60 g.m.a./ha ) à partir du stade début floraison des deux cultures et 15 et 30 jours après. L’imazapic a efficacement contrôlé l’orobanche dans la fève à raison de 86 à 89 pour cent et 95 à 100 pour cent pour une et deux applications de 10 g.m.a./ha, respectivement et 64 à 82 pour cent pour la dose de 5+5 g.m.a./ha par rapport au témoin non traité. Cette efficacité a été de 90 à 100 pour cent pour 5 et 10 g.m.a./ha, respectivement dans la lentille. Le glyphosate a aussi assuré une bonne efficacité sur l’orobanche dans la fève et bonne à excellente efficacité dans la lentille pour l’application respective de deux et trois apports de 60 g.m.a./ha. Le meilleur rendement grain produit par la fève est celui réalisé après traitement à l’imazapic à la dose de 10+10 g.m.a./ha et au glyphosate 3 x 60 g.m.a./ha. Dans la lentille, l’imazapic a engendré un rendement grain supérieur ou égal à celui obtenu par le traitement au glyphosate 3 x 60 g.m.a./hla. Le traitement de référence (glyphosate 2 x 60 g.m.a./ha) a permis une production égale au témoin non infesté. La phytotoxicité des herbicides a été négligeable à légère dans l’ensemble de traitements.
Ce travail de synthèse a permis de recenser 25 essais de désherbage de l’orge non irriguée réalisés au Maroc entre 1975 et 2000 : 19 essais dans la province de Settat, 5 dans la province d’El Kelaa des Sraghna et un essai dans la province de Safi. Les objectifs de tous ces essais étaient d’évaluer les herbicides pour leur sélectivité à l’égard de l’orge et pour leur efficacité sur les adventices dicotylédones. Les pertes de rendement grain dues aux adventices ont varié entre 0 et 70 pour cent. Les gains de rendement grain dus au désherbage chimique ont dépassé 100 pour cent dans trois essais. Dans 76 pour cent des essais, les gains en rendement grain ont dépassé 100 kg/ha. Ces niveaux de gains permettent de couvrir les frais d’un traitement herbicide antidicotylédones. La formation des agriculteurs dans les domaines du choix des herbicides et de leur application correcte permettra de généraliser le désherbage chimique de l’orge au Maroc. Même si le désherbage chimique n’augmente pas le rendement, il améliore la qualité du produit récolté.
Une enquête auprès de 107 exploitants, ayant des champs de blé dur ou blé tendre infesté par les adventices, a été conduite dans le périmètre irrigué du Tadla en avril 1997. L’objectif était d’identifier les raisons qui empêchent les céréaliculteurs à avoir des champs sans adventices. Parmi les 175 parcelles cultivées par les exploitants enquêtés, 71 pour cent ont fait l’objet de traitements contre les adventices dicotylédones, 32 pour cent ont été traitées contre les graminées et 26 pour cent sont restées sans désherbage. Tous les exploitants enquêtés disposent d’un pulvérisateur à dos, 20 pour cent possèdent un fût d’une capacité de 200 litres (ouvert en haut) et employé pour préparer la bouillie. Les dix raisons qui ont empêché les exploitants, selon leur jugement, d’avoir des champs sans adventices sont: 1) la faible infestation par les adventices (24 pour cent des réponses), 2) le prix élevé des herbicides (15 pour cent), 3) la coupure de l’eau d’irrigation (13 pour cent), 4) le dépassement du stade approprié des traitements herbicides (12 pour cent), 5) l’inefficacité des traitements herbicides (11 pour cent), 6) la difficulté de reconnaŒtre les adventices graminées au stade plantule (8 pour cent), 7) la préoccupation des exploitants par d’autres activités (5 pour cent), 8) le manque de ressources financières pour acheter les herbicides (4 pour cent), 9) l’absence du propriétaire des parcelles de blé à l’époque du désherbage (3 pour cent), et 10) le désintéressement de certains exploitants à cultiver le blé (3 pour cent).
Ce travail de synthèse a permis de recenser 123 essais de désherbage chimique du blé tendre réalisés dans 10 provinces et 4 périmètres marocains entre 1948-49 et 2000-2001: 100 essais en bour et 23 essais en irrigué. Un total de 76 essais a été conduit dans les domaines de l’état et 47 chez les agriculteurs. Un total de 39 herbicides formés d’une, de deux ou de trois matières actives a été testé dans les essais en bour, alors que 21 herbicides ont été étudiés en irrigué. Les densités des adventices estimées au stade épiaison de la culture ont varié entre 7 et 488 plantes/m2, et les poids secs ont varié entre 51 et 6486 kg/ha. Les pertes en rendement grain du blé dues aux adventices ont varié entre 0 et 80 pour cent en bour et en irrigué. Les gains de rendement grain du blé dus au désherbage chimique ont dépassé 100 pour cent dans 10 essais en bour et 8 en irrigué. Ils ont dépassé 100 kg/ha dans 100 pour cent des essais irrigués et 75 pour cent des essais en bour. Ils ont dépassé 1000 kg/ha dans 16 essais en bour (16 pour cent) et 19 en irrigué (83 pour cent). Les rendements en paille ont dépassé 1000 kg/ha dans 4 essais en bour et 4 en irrigué. Selon les prix actuels des grains du blé tendre, des herbicides et de la main d’ouvre, le désherbage chimique contre les dicotylédones aurait été rentable dans 100 pour cent des essais irrigués et dans 75 pour cent des essais en bour. Le désherbage contre les graminées aurait été rentable dans 91 pour cent des essais irrigués et 57 pour cent des essais en bour. La formation des agriculteurs dans les domaines de reconnaissance des adventices graminées et dicotylédones, du choix des herbicides et des techniques d’application est nécessaire pour la généralisation du désherbage chimique du blé tendre au Maroc. Même si le désherbage chimique n’augmente pas les rendements, il réduit la production des semences des adventices et améliore la qualité des grains et de la paille du blé.
Ce travail concerne la synthèse de 117 essais de désherbage chimique du blé dur (Triticum durum Desf.) réalisés dans 8 provinces et 4 périmètres irrigués entre 1970-71 et 2000-01 : 86 essais en bour et 31 en irrigué. Un total de 89 essais a été conduit dans les domaines de l’état et 28 essais chez les agriculteurs. Un total de 45 herbicides composés d’une, de deux ou de trois matières actives a été testé dans les essais en milieu bour et 15 herbicides testés dans les essais irrigués. Les densités des adventices estimées au stade épiaison de la culture dans les parcelles non désherbées ont varié entre 6 et 741 plantes/m2, et les poids secs ont varié entre 50 et 7990 kg/ha. Les pertes en rendement grain du blé dues aux adventices ont varié entre 0 etl00 pour cent en bour et entre 0 et 80 pour cent en irrigué. Les gains de rendement grain dus au désherbage ont dépassé 100 pour cent dans 8 essais en bour et dans 2 essais irrigués. Ils ont dépassé 100 kg/ha dans 100 pour cent des essais irrigués et dans 70 pour cent des essais en bour. Ils ont dépassé 1000 kg/ha dans 24 essais irrigués (77 pour cent) et 15 essais en bour (17 pour cent). Les rendements en paille ont dépassé 1000 kg/ha dans 10 essais irrigués et 6 essais en bour. Selon les prix actuels des grains du blé dur, des herbicides et de la main d’ouvre, le désherbage chimique avec les herbicides anti-dicotylédones a été rentable dans 100 pour cent des essais irrigués et dans 70 pour cent des essais en bour. Le désherbage avec les anti-graminées a été rentable dans 97 pour cent des essais irrigués et dans 44 pour cent des essais en bour. L’amélioration des rendements en grain et en paille a été évidente quand le désherbage chimique a été associé à d’autres techniques agricoles performantes. La formation des agriculteurs dans les domaines de reconnaissance des adventices au stade plantule, du choix des herbicides et des techniques d’application est nécessaire pour la généralisation du désherbage chimique du blé dur au Maroc.
Des prospections floristiques ont été réalisées dans 25 champs de petit pois non irrigué dans la province de Settat entre 1993-94 et 1995-96. L’étude a révélé la présence de 167 espèces adventices. Le nombre de dicotylédones a été 145 espèces (soit 87 pour cent de l’effectif total). Le nombre d’annuelles a été 140 espèces (soit 84 pour cent). Trois groupes d’adventices ont été identifiées: les orobanches, les dicotylédones non parasites, et les monocotylédones. L’orobanche chevelue (Orobanche crenata) a été rencontrée dans 68 pour cent des champs prospectés. En se basant sur le recouvrement et la fréquence de chaque espèce, les trois dicotylédones annuelles les plus importantes ont été le coquelicot (Papaver rhoeas), le chrysanthème el couronnes (Chrysanthemum coronarium) et la vaccaire d’Espagne (Vaccaria hispanica). Les deux dicotylédones vivaces les plus importantes ont été la silène enflée (Silene vulgaris) et le liseron fausse-guimauve (Convolvulus althaeoides). Les deux poaceae annuelles les plus importantes ont été la scléropoa raide (Desmazeria rigida) et l’ivraie raide (Lolium rigidum). La Poaceae vivace la plus importante a été le chiendent pied-de-poule (Cynodon dactylon). Toute stratégie de désherbage du petit pois non irrigué dans la province de Settat doit tenir compte essentiellement de a) l’orobanche chevelue, b) des dicotylédones annuelles non parasites telles que le coquelicot, le chrysanthème el couronnes et la vaccaire d’Espagne, c) des Poaceae annuelles telles que la scléropoa raide et l’ivraie raide, et d) des vivaces comme le chiendent pied-de-poule, le liseron fausse-guimauve et la silène enflée.
Deux cents espèces adventices ont été identifiées dans 100 relevés floristiques réalisés dans les champs de maïs en bour dans la province de Settat durant la campagne agricole 198586. Ces espèces appartiennent à 43 familles botaniques et dont 86 pour cent sont des dicotylédones. Parmi les monocotylédones, le chiendent pied de poule (Cynodon dactylon) a été l’espèce la plus importante. Le liseron des champs (Convolvulus arvensis) et le liseron fausse guimauve (Convolvulus althaeoides) ont été parmi les dicotylédones vivaces les plus importantes. Les 5 espèces dicotylédones annuelles les plus importantes ont été le croton des teinturiers (Chrozophora tinctoria), la germandrée épineuse (Teucrium spinosum), l’héliotrope d’Europe (Heliotropium europaeum), le chénopode blanc (Chenopodium album) et la buglosse d’Italie (Anchusa azurea). Toute stratégie de désherbage du maïs dans la province de Settat doit prendre en considération la prédominance de ces espèces.
Quatre essais de désherbage du blé dur et du blé tendre ont été réalisés au domaine expérimental de Khémis Zemamra en 1994-95 et 1995-96. L’objectif est d’étudier l’effet du désherbage chimique sur le niveau de propreté et l’humidité des grains de blé après la récolte mécanique. La récolte des parcelles désherbées et celles non désherbées a eu lieu avec la moissonneuse-batteuse à la maturité des cultures. Les résultats ont montré que le désherbage chimique au stade début tallage avec Granstar (matière active : Tribénuron méthyl) a) a réduit la densité des mauvaises herbes de 78 à 92 , b) a permis d’avoir des gains atteignant 81 du rendement grain, et c) a réduit le poids sec des semences des mauvaises herbes présentes dans les grains de 90 à 99 . Par contre, la présence des mauvaises herbes à la récolte a significativement augmenté l’humidité des grains de blé. Les quantités de grains de blé récupérées avec la paille ou tombées par terre après le passage de la moissonneuse-batteuse n’ont pas été affectées par le désherbage. Le désherbage chimique est donc un moyen pour accroŒtre le rendement, faciliter la récolte mécanique et obtenir une récolte de grains et de paille propres.